`titrebRésumé`/titrebLa conception de la contemplation et de la vie contemplative connaît une évolution intéressante dans un ordre contemplatif par excellence, celui des Chartreux entre ses débuts et la fin du xiii e siècle. Cet article tente d’explorer ce tournant à partir de l’analyse de trois auteurs : Guigues II, Hugues de Balma, Guigues du Pont. Héritier de la tradition monastique de la lectio divina, le premier met en place l’échelle des moines montant de la lecture à la méditation, à la prière et à la contemplation. Mais le second en scie les barreaux : concevant une théologie mystique, union affective à Dieu sans connaissance antécédente ou concomitante, il conduit au paradoxe d’une vie contemplative sans contemplation. Les distinctions subtiles du dernier rendent à la théologie mystique une contemplation anagogique et font place à ses côtés à une contemplation spéculative des philosophes, des théologiens, des mystiques.