Article
French
ID: <
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Abstract
La question des voix a été fondamentale au cours du procès de Jeanne d’Arc, en 1431. Les juges et les assesseurs habilités l’ont interrogée sans relâche sur la question et ce fut l’une des causes de sa condamnation. Or Jeanne a livré peu à peu de nombreuses précisions sur la matérialité de ses voix, qu’elle a identifiées à l’archange saint Michel, ainsi qu’aux saintes Catherine et Marguerite. On a l’impression qu’elle a forgé progressivement sa propre légende, en leur donnant un caractère très anthropomorphique. Or il est troublant de constater que sa première voix, entendue à l’âge de 13 ans (en 1425), est celle du chef de la milice céleste, alors que les défenseurs du Mont-Saint-Michel normand venaient de repousser une attaque des troupes anglaises. Pour Jeanne, l’archange était à l’évidence le symbole de la résistance des partisans de son roi, Charles VII, à la conquête et à l’occupation étrangère. Et d’ailleurs, le Mont fut la seule place de Normandie qui n’ait jamais été prise par les Anglais.