Article
French
ID: <
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Abstract
L’Asie centrale est actuellement l’objet de tensions internationales pour le partage de l’eau tandis que certains États voient se profiler le spectre de la pénurie. Pourtant la région dispose de ressources en eau globalement suffisantes. Un tel paradoxe s’explique par les politiques d’aménagement du territoire conduites dans les républiques d’Asie centrale et au Xinjiang par les régimes soviétique et chinois. Pilier du développement socioéconomique, l’eau a fait l’objet d’une gestion centralisée dans le cadre d’une conception anthropocentrée de la nature. La vision promé- théenne de ressources inépuisables a conduit à la surexploitation des écoulements par la construction de grands barrages et la bonification de millions d’hectares de terres désertiques par l’irrigation. L’actuelle pression sur les ressources qui ne manquera pas de s’aggraver au regard de la croissance démographique nous amène à repenser le modèle d’aménagement du territoire et la politique de l’eau conduits pendant des décennies. Les sociétés d’Asie centrale ne peuvent faire l’impasse d’une réflexion surune nouvelle gouvernance de l’eau.