Cette étude part d'une question très simple et que beaucoup de musiciens ou de personnes s'intéressant à la musique se sont posée : "Qu'est-ce que la musique ?". Face au silence dans lequel nous plonge une telle question, il fallait s'appuyer sur une pensée de la musique. Mais laquelle ? Et c'est l'œuvre de Nietzsche qui s'impose de par sa place dans l'histoire des idées mais aussi de par la relation de Nietzsche à la musique ; car oui, Nietzsche n'était pas que philosophe, il était aussi musicien. Dès lors, il fallait un plan d'attaque pour décortiquer et comprendre précisément les thèses nietzschéennes : il fallait comprendre d'où elles venaient, de quoi elles s'étaient nourries ! Cette étude montre alors la parenté des esthétiques du XIXe siècle allemand. De l'esthétique transcendantale de Kant à la physiologie de la musique de Nietzsche en passant par l'esthétique romantique et le formalisme, il s'agit d'établir les liens théoriques qui font de la vie intellectuelle de l'époque une dynamique cohérente et de considérer le terreau philosophique dans lequel la pensée esthétique du Nietzsche de la maturité prend racine. Si cette étude se borne à établir des liens de parenté entre les théories, c'est dans le souci d'appréhender les thèses nietzschéennes suivant une méthode généalogiste, c'est-à-dire en éclaircissant le contexte philosophique dans lequel Nietzsche construit sa pensée. Il paraissait en effet intéressant d'appliquer la méthode généalogiste qui est une méthode nietzschéenne à une étude sur Nietzsche. L'enjeu est alors de plonger dans les textes eux-mêmes pour comprendre précisément la physiologie de la musique et entrevoir la possibilité de donner une postérité aux concepts nietzschéens en pensant la musique contemporaine.