Book
French
ID: <
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Abstract
Les romans de Jennifer Johnston ont souvent pour point de départ l'expérience des habitants de la Big House, mais elle en dresse un portrait contrasté, relatant à la fois l'intimité et l'identité fragilisée de cette communauté. Ses protagonistes tentent de reconstruire un " moi " isolé et brisé par les tragédies et les deuils liés à la disparition des Big Houses, à l'émergence de la République, ou simplement les divisions d'origine sociales ou religieuses. Dans cette recherche, la création artistique est privilégiée, ainsi que différents rituels personnels (bains, boissons, écriture d'un journal). La rencontre d'un confident appartenant à l'autre communauté se termine toutefois toujours par une rupture. La reconstruction personnelle fait écho à la construction d'une Irlande nouvelle, et des insertions de chansons ou poèmes permettent à la voix individuelle de rejoindre la voix commune. La place des femmes devient pour Jennifer Johnston une source d'inspiration constante. Des valeurs issues du protestantisme sous-tendent une vision progressiste de la société irlandaise : autonomie du sujet, rejet du conformisme et affirmation du talent individuel. L'œuvre de Johnston présente des déplacements inattendus entre rituels sociaux et rituels personnels.