Article présenté lors du colloque "Associations Végétales" Angers 20 novembre 2014 National audience A travers une étude de cas sur les légumineuses à graines cultivées en pure ou en association, cet article interroge les déterminants de la diffusion d’une pratique agronomique innovante au sein du système sociotechnique agricole. Une enquête auprès d’acteurs productifs de la filière agro-alimentaire et plus particulièrement d’acteurs institutionnels tels que les syndicats agricoles, les agences de l’eau ou les associations de producteurs, révèle des visions différenciées concernant les intérêts économiques et environnementaux liés aux cultures de légumineuses. Ceci rend difficile la définition d’actions communes pour soutenir la réintroduction de ces cultures de diversification dans les assolements français. En outre, si la production de légumineuses en association avec des céréales peut pallier des difficultés techniques rencontrées en culture pure, le développement de ces associations se heurte à une organisation de la filière basée sur les principes de spécialisation et d’homogénéisation. Ainsi, augmenter la biodiversité végétale cultivée dans les systèmes de production agricole, à l’échelle de la rotation ou de la parcelle, appelle une reconfiguration de l’ensemble du système sociotechnique agricole, soutenue par le développement d’une base de connaissances partagée sur ces cultures, d’une forte coordination des acteurs et d’un contexte institutionnel favorable à l’intensification écologique.