Abstract
Nous partirons de l'hypothèse générale que, malgré les évidences et les présupposés théoriques, sa traduction n'est pas compatible dans les faits avec le caractère terminologique d'une unité. Dans une première partie, nous verrons que le terme est une entité à facettes qui offre différents points d'accrochage à la traduction. Les deux modalités principales que l'on peut observer : l'alternance des signifiants et la constitution d'un signifié, démontrent qu'elle n'est pas une procédure homogène, mais différenciée et intrinsèquement contradictoire. Par ailleurs son efficience se voit hypothéquée, dans le premier cas par la constitution des dénominations elles-mêmes. Dans le second, elle a à gérer le dédoublement du sens et à définir les limites de l'expressivité du terme. L'existence d'un dédoublement implique que la morphologie du terme (seconde partie) influe directement sur sa traductibilité. Elle fournit en effet une matrice d'informations prélevée sur le concept, à partir de laquelle différentes stratégies peuvent être appliquées. Ce faisant, le centre de gravité de la traduction se déplace vers le sens construit, c'est-à-dire vers une prise en compte accrue de la dimension lexicale du terme. Là où le terminologue cherche à distinguer les deux entités, le traducteur s'emploie à les rapprocher, pour privilégier la seconde. Traduire, c'est lexicaliser le terme en le déterminologisant partiellement.