Book
French
ID: <
10670/1.hv8wh7>
Abstract
Administration d’État jusqu’en 1990 (PTT), La Poste a traditionnellement eu recours à une main d’œuvre temporaire (auxiliaires, vacataires, contractuels et dès 1967 : intérimaires) pour répondre à la nature variable et saisonnière de ses activités. Devenue « entreprise publique », La Poste continue à faire appel à des travailleurs contingents afin d’ajuster ses effectifs dans divers secteurs, du tri à la livraison de courrier et de colis. À partir de données issues d’une immersion/occupation d’un poste de travail à ColiPoste et d’entretiens réalisés avec des intérimaires ayant effectué des missions en tant que postiers (courrier et prospectus), il apparaît que les intérimaires constituent une catégorie de travailleurs situés à la périphérie du reste des employés : dépourvus des insignes de l’entreprise qui les emploie et cantonnés à des travaux d’appoint ou habituellement dévalorisés par les permanents. Dans ce chapitre, il sera principalement question des effets de l’insécurité technique (savoir-faire, apprentissage) mais aussi temporelle (flexibilité, turn-over) qu’induit leur régime d’embauche sur le travail au quotidien. S’intéresser à la place qu’occupent les travailleurs temporaires permet de questionner certaines mutations de l’organisation du travail au sein d’une entreprise publique qui emploie des salariés aux statuts distincts.