L’ouverture d’une première tranchée de sondage dans la cour intérieure du château de Morlanne en 2012 a permis de mettre au jour une maçonnerie en pierres manifestement antérieure au château actuel sur laquelle viennent se rattacher deux tronçons de mur construits en briques et/ou pierres plates. Mais la petitesse de la tranchée ne permettait pas d’extrapoler sur la disposition de ces maçonneries. Si l’ouverture d’un second sondage à l’intérieur du corps de logis n’a pas permis de mettre au jour d’autres maçonneries, elle a offert l’opportunité de confirmer la présence de l’argile rapportée constituant la motte primitive. C’est la décision de remplacer le pavement de la cour qui a motivé l’emplacement de sondages périphériques, lesquels ont permis la découverte de maçonneries très importantes situées sous le seuil du logis seigneurial. Cette découverte a motivé une petite fouille en urgence pour relever, topographier les maçonneries mises au jour. Le bâtiment datant du XIVe siècle a subi plusieurs restructurations au cours des siècles avant que M et Mme Ritter, propriétaires privés, lui redonnent un caractère de forteresse médiévale. L’opération d’archéologie du bâti permet d’’identifier les époques de restructuration grâce à la nature des matériaux utilisés, les largeurs d’ouvertures, les formes des ouvertures, les cheminées. Le décrépissage des murs a permis de faire des observations sur les matériaux utilisés dans la construction de l’enceinte et de la façade donnant sur la cour intérieure. Pour le premier étage, il est possible de restituer l’éclairage de la grande salle d’honneur du XIVe siècle par des fenêtres en plein cintre. Il est maintenant établi, grâce à l’étude de bâti, que le percement de l’entrée occidentale du château est largement postérieur à l’époque médiévale. L’étude de bâti et la fouille ont donc permis de renouveler complètement nos connaissances sur ce château et d’émettre de nouvelles hypothèses sur la construction antérieure à la réalisation de Gaston Fébus.