Abstract
L'activité de prise de notes est considérée ici comme un terrain favorable pour étudier les ressources cognitives et les stratégies utilisées en langue seconde dans une tâche contraignant la mémoire de travail. En effet, trois grandes activités sont engagées dans la prise de notes : comprendre, écrire et lire. Cette contribution rend compte d'une étude-pilote traitant de la prise de notes d'un cours universitaire en langue seconde (français) pour quatre scripteurs japonophones avec un natif pour contrôle. Faisant l'hypothèse que les pauses de l'écriture correspondent à un moment où le noteur réfléchit pour traiter, en temps réel, l'information dans sa mémoire de travail, cette étude présente l'originalité d'observer les pauses de l'écriture du scripteur pendant sa prise de notes. Grâce à un logiciel de traitement de l'activité scripturale, il est possible de "voir" où se situe le coût cognitif dans la prise de notes (i.e. au plan de la macrostructure ou de la mirostructure du discours de l'enseigant). Les résultats montrent qu'un non-natif compétent en prise de notes et en langue seconde arrive à concurrencer, dans une certaine mesure, un natif dans cette activité.