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Thesis

French

ID: <

10670/1.iup26v

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Poétique du slam : de la scène à l'école. : Néologie, néostyles et créativité lexicale

Abstract

Né à Chicago dans les années 80, le slam apparaît désormais comme un phénomène poétique majeur en France où il tend à être médiatisé et emblématisé par Grand Corps Malade. Au-delà de l’effet de mode et d’un mot dont le sens original - le plus souvent ignoré - mérite assurément d’être explicité, c’est un slam aux contours mouvants, un objet poétique non identifié, qui constitue l’objet de cette thèse. S’il s’avère donc nécessaire de cerner ses points d’ancrage (traditions de poésie orale, relations avec la chanson, le rap), notre propos vise à explorer les enjeux du slam et sa portée en termes néopoétique, néologique et didactique. Il se définit comme poésie orale-aurale, vocale et vivante, et c’est précisément dans le dispositif – les dispositifs – qui le fondent plus que dans les formes très variées qu’il peut revêtir que réside son essence. D’après son fondateur, le slam est « intégrateur » et vise une démocratisation de la poésie. En tant que tel, il est ouvert (alors même que le sens premier du verbe to slam peut être traduit par « claquer la porte ») à une langue actuelle, appréhendée dans toutes ses dimensions et variations (inter et interlinguales). Le slam fait feu de tous lieux, de tous mots, et les slameurs aiment à jouer avec une langue plurielle : démarche colludique dans laquelle ils impliquent un public prêt à entrer dans cette danse avec les mots. A travers ce nouveau positionnement d’auteur-animateur, le slameur se fait tribun et œuvre en faveur d’une libération du verbe susceptible d’ouvrir de nouveaux horizons lexicaux : de fait, la néologie prolifère autour et au cœur du slam. Notre étude en détaille les formes (matrices lexicogéniques) et les fonctions dans un tel contexte. Afin de mettre en lumière les traits d’une poétique en devenir, nous avons approfondi l’œuvre de trois slameurs (Mots Paumés, Souleymane Diamanka, Grand Corps Malade) et proposé comme clé d’analyse le concept de néostyle visant à rendre compte de l’importance de la néologie et de la façon originale dont elle est stylisée/poétisée dans le slam. Il s’agit de mettre en relation la linguistique et la poétique autour de cet objet avant d’en aborder les enjeux didactiques. Partant du constat de l’intégration récente du slam dans les programmes et manuels scolaires, nous interrogeons les modalités et les objectifs de cette didactisation naissante et développons – après l’avoir expérimenté – son potentiel en matière de créativité. S’il tend à être considéré comme un outil d’apprentissage, il peut aussi constituer un objet d’étude à part entière et son exploitation doit intégrer cette dialectique. Menés dans des contextes et avec des publics diversifiés – en quoi le slam est aussi potentiellement « intégrateur » – les ateliers slam sont porteurs d’un double enjeu de renouvellement des pratiques autour de la poésie et d’un renouement avec des pratiques dites « traditionnelles » dont il est susceptible de réactiver l’intérêt. Dès lors que les slameurs assument un rôle de passeurs, il peut enfin représenter une passerelle vers la poésie classique ou vers d’autres pratiques artistiques.

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