Thesis
French
ID: <
10670/1.j565hh>
Abstract
Plusieurs biais inhérents à l’estimation de l’âge au décès individuel ont conduit à privilégier l’âge populationnel en paléodémographie mais la cémentochronologie a récemment montré une forte corrélation entre âge biologique et âge réel et une précision affinée. L’annualité de l’apposition cémentaire permet de proposer une alternative à la population de référence. Notre objectif consiste à réaliser une étude paléodémographique à partir d’estimations d’âge au décès individuel obtenues par comptage des lignes d’incrément cémentaires. Nous sélectionnons la série ostéoarchéologique moderne de la cathédrale paroissiale Notre-Dame du Bourg à Digne, composée de 563 individus inhumés du XVIe au XVIIIe siècle. Suite à l’analyse des pratiques funéraires, les données des registres paroissiaux exhaustivement dépouillés de 1671 à 1721 sont comparées aux résultats biologiques et paléodémographiques des 421 adultes et 142 immatures. Les archives indiquent une population préindustrielle typique subissant une crise de mortalité en 1691-1692 et un recrutement funéraire aspécifique. L’estimation de l’âge au décès par comptage des lignes d’incrément cémentaires est appliquée à 109 adultes et aux dents déciduales et permanentes de 42 immatures. La distribution probable par âge est obtenue en calculant les probabilités d’appartenance individuelles aux différentes classes d’âges. L’analyse du recrutement est concluante puisque le profil de mortalité par âge obtenu est conforme au schéma de mortalité archaïque et à celui des archives historiques pour les adultes jeunes et matures. Notre approche est novatrice puisqu'elle rétablit l’âge individuel en paléodémographie grâce au cément dentaire.