Article
French
ID: <
10670/1.jknwgi>
Abstract
Selon le discours bureaucratique qui prévaut aujourd’hui jusque dans les lieux psychiatriques, les termes même de « normal » et d’« anormal » sont considérés comme trop saillants, inquiétants, et donc à résorber dans les échelles diagnostiques et les nomenclatures des « dys- ». Il s’agirait que s’étende un règne euphémisé des normes sans plus recourir à des signifiants aussi différenciés. La valeur du symptôme se laisse-t-elle pour autant si facilement annuler ? Ou bien le procédé d’annulation n’infiltrerait-il pas plutôt la langue qui prétend s’en servir ? L’épreuve de la traduction est à cet égard utile. On se référera concrètement à un atelier de traduction, impliquant des cliniciens et des traducteurs entre le shimahoré et le français. On s’arrêtera sur la façon dont les voies de nomination des symptômes rencontrent une zone de non-traduction, dont on interrogera les effets en retour sur les usages « normaux », ou « anormaux », de la langue.