Cette contribution examine les relations entre migration et entrepreneuriat en partant de l'exemple des mutations contemporaines de l'économie informelle. Elle s'appuie sur l'hypothèse du recul des micro-activités de production et de l'expansion des micro-activités de commerce. Ces mutations seraient en partie liées à ce qu'on appelle " la mondialisation par le bas ", qui est un processus de circulation des flux de personnes et de marchandises, par des circuits autres que ceux de la mondialisation des grandes institutions et des multinationales. Ce processus, qui est le fait de migrants, de commerçants nomades, qui transportent des quantités relativement faibles de marchandises avec des transactions du même ordre, alimente le commerce de rue qui se répand dans la plupart des villes du Sud depuis plus de vingt ans. Si ce processus permet à des citadins pauvres d'accéder à des marchandises mondialisés à faibles prix, ainsi que la mobilité sociale et les moyens de subsistance à des migrants et à des commerçants dans des contextes où les emplois salariés sont rares, ils amènent aussi à nuancer la relation entre migration et entrepreneuriat bien souvent décrite comme vertueuse.