Abstract
Marguerite Duras récuse le dualisme philosophique et religieux clivant l’homme entre corps et esprit, ce dernier étant seul connoté positivement. Son œuvre réhabilite le corps, à l’encontre des représentations littéraires qui portent trop souvent l’empreinte du péché originel. Son monisme matérialiste résulte de sa pensée athée combinée à l’influence que la philosophie orientale a pu exercer sur elle, pendant les dix-huit premières années de sa vie, passées sur le continent asiatique. La fiction durassienne, en même temps qu’elle célèbre le corps, est un hymne à la pureté du désir, à l’innocence de la sensualité. Le mouvement scripturaire lui-même est un acte corporel : amour et écriture se conjuguent ensemble, entre eux la différence « inexiste ».