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Éditorial

Abstract

Plusieurs événements et évolutions intervenus en 2018 justifient cet éditorial en ouverture au numéro 75 de la revue Gallia. En premier lieu, c’est l’occasion de rendre hommage au professeur Christian Goudineau, décédé le 9 mai 2018 dans sa soixante-dix-neuvième année. D’autres se sont chargés ou se chargeront de rappeler les grandes étapes de son parcours exceptionnel d’archéologue et d’historien, notamment dans le volume de 2019, et je ne rappellerai ici que son action en lien avec les revues du pôle Gallia. En juin 1985, alors qu’il était professeur au Collège de France depuis peu, et membre du comité de rédaction, il rédige à l’attention du CNRS un Rapport sur Gallia, dans lequel il dresse un état des lieux à un moment où l’archéologie et la publication dans ce domaine n’étaient évidemment plus les mêmes qu’en 1943, lors de la création de la revue, ou en 1956, lors de celle de sa soeur cadette, Gallia Préhistoire. Il y soulignait l’importance des deux revues et de leurs suppléments, notant que 200 volumes avaient été publiés en 42 ans. Il préconisait notamment une réforme du comité de rédaction, la création d’une nouvelle série intitulée Gallia Informations, sous la forme d’un partenariat entre le CNRS et la sous-direction de l’Archéologie, et proposait que la revue contienne davantage de synthèses et des articles plus diversifiés qu’ils ne l’étaient alors. Le 24 avril 1986, le CNRS le nomme directeur de Gallia – Fouilles et monuments archéologiques en France métropolitaine et du centre d’information et de documentation (CID) 40 ou unité mixte UM 9904 « Gallia et Gallia Préhistoire ». Ce CID, créé en 1982 et dirigé précédemment, comme Gallia, par Paul-Marie Duval, constituait un laboratoire dans lequel « activités de publication et activités de constitution et de diffusion d’un fonds documentaire [étaient] indissociables ». Outre un important secrétariat de rédaction, il abritait en effet aussi la bibliothèque Albert-Grenier, du nom du premier directeur et fondateur de Gallia, qui avait légué à la revue ses ouvrages et archives ; bibliothèque enrichie ensuite par des dons, des échanges et des versements du CNRS. Ce laboratoire est devenu Unité propre de recherche (UPR) 409 en 1989, puis Unité propre de service (UPS) 852 en mars 1994. En parallèle, Jean Guilaine en est directeur adjoint, tout en assumant par ailleurs le rôle de directeur de Gallia Préhistoire. Le 1er juillet 1994, Christian Goudineau et Jean Guilaine furent remplacés dans leurs fonctions par Fanette Laubenheimer et Denis Vialou. Durant ces huit années de direction de Christian Goudineau, l’unité Gallia est logée dans des locaux du rectorat de l’académie de Paris, 6 rue Jean-Calvin dans le Ve arrondissement, où elle occupe une surface de 35 m2 au 3e étage et de 230 m2 au 7e étage, répartis en cinq bureaux pour la rédaction et la direction, un atelier de dessin, un « espace-photocopie », une bibliothèque (avec environ 200 m de rayonnages), une photothèque et une planothèque. Elle comptait par ailleurs 5 à 6 ingénieurs et techniciens en moyenne. Les archives de cette période témoignent de l’implication forte et de l’énergie que déploie Christian Goudineau pour préserver le personnel du laboratoire et les moyens accordés annuellement par le CNRS, mais aussi pour opérer certaines modernisations techniques ou encore pour améliorer le contenu scientifique des publications. Avec Jean Guilaine, ils veilleront ainsi à faire évoluer les deux revues, en refondant les comités de rédaction, désormais plus impliqués, et en sollicitant davantage de synthèses et même de « fascicules à thèmes » (Goudineau 1989, p. 7). Tous deux seront aussi à l’origine de la revue Gallia Informations, dont le premier volume paraît en 1988 et qui remplacera les « Informations archéologiques » précédemment publiées dans les deux revues. Initiative conjointe du ministère de la Culture et du CNRS, cette nouvelle revue avait pour objectif d’offrir « un panorama complet de la recherche archéologique française » (Goudineau, Guilaine 1987-1988a) et regroupait « pour chaque région, les informations concernant aussi bien la préhistoire que l’histoire […], le champ de cette dernière [étant] étendu jusqu’aux temps modernes, voire jusqu’à l’archéologie dite “industrielle” » (Goudineau, Guilaine 1987-1988b). De fait, Christian Goudineau, qui fut visionnaire dans bien des domaines, dont celui-ci, a largement contribué à forger l’actuelle Gallia avec sa stratigraphie d’articles, de dossiers thématiques et de suppléments ainsi que ses notices de sites désormais électroniques. Ce recueil d’articles ou varia no 75 lui est donc dédié et coïncide par ailleurs avec le 75e anniversaire de la revue, dont le premier numéro est sorti en 1943 (Grenier 1943). Depuis lors, Gallia a connu bien des évolutions (Laubenheimer 1994 ; 1996) et en connaîtra d’autres encore. En cette année 2018, et de manière circonstancielle, seul le varia est ainsi publié, sans le dossier thématique qui l’accompagne d’ordinaire, depuis la refonte pertinente opérée en 2009 sous l’égide de William Van Andringa. La parution du dossier a en effet été repoussée à l’an prochain en raison de contraintes de temps et d’un secrétariat d’édition dont l’effectif a trop fortement diminué ces dernières années, au fil des départs non remplacés. Ce problème structurel avait déjà été évoqué en 2014, sans trouver de réelles solutions (Van Andringa 2014) : gageons qu’il sera résolu en 2019. Pour autant, et malgré les difficultés, ce varia 2018 contient une nouveauté avec la publication, souhaitée par le comité de rédaction, d’un article original dans sa problématique et qui a été intégralement rédigé en anglais pour lui donner une plus large audience. Il faut y voir l’expression du souhait de la revue Gallia d’attirer à elle des articles rédigés par des collègues en langue anglaise, à condition qu’ils concernent l’espace gaulois et les provinces romaines le recouvrant (Monteil 2015). Une autre évolution « qui s’inscrit dans l’air du temps » est celle de la mise en ligne des articles de Gallia en accès ouvert plain text, qui va marquer une nouvelle étape du chantier de modernisation de la revue sur le plan technique. Gallia s’inscrit ainsi dans les standards de l’Internet et dans ses normes en matière de pérennité, de citabilité et d’interopérabilité. Outre les tomaisons de 2010 à 2017, consultables par tout un chacun gratuitement en janvier 2019, le varia 2018 sera ainsi proposé en accès « Freemium » sur le portail OpenEdition, tandis que le suivant (2019) sera produit sous la même forme, mais avec des articles qui seront déposés « au fil de l’eau », à l’exemple de Gallia Préhistoire. En fin d’année, la tomaison sera fermée avec la production d’un volume papier, dont on considère qu’il reste indispensable. Les dossiers seront quant à eux diffusés dans le même temps et simultanément sous forme papier et Freemium. Les décisions ainsi prises sont donc assez radicales, tout en s’inscrivant dans une certaine forme de continuité – car Gallia fut une revue propre du CNRS – au travers du choix principal du portail public OpenEdition, soutenu par l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS, et de la poursuite du partenariat avec CNRS Éditions. Il accompagne aussi les évolutions d’autres revues en sciences humaines et sociales qui, comme Gallia, sont intégrées au pôle éditorial de la Maison Archéologie & Ethnologie René-Ginouvès de Nanterre. On escompte que ce nouveau tournant satisfera les lecteurs de la revue, en leur proposant le maintien du papier – support traditionnel qui doit perdurer et qui laisse le temps à la réflexion –, mais en l’associant à l’immédiateté qu’offrent tous les outils de recherche, d’indexation et de référencement propres à l’édition numérique. Toutefois, le rythme des parutions de cette grande revue nationale d’archéologie qu’est Gallia, avec ses varia, dossiers et suppléments, ne pourra être pérennisé qu’avec un secrétariat d’édition permettant d’en maintenir l’excellence scientifique ainsi que la qualité formelle et graphique, qui en constituent la marque de fabrique. Il en va également de la capacité de la revue à pouvoir continuer à diffuser les nombreux résultats issus de l’archéologie préventive et programmée, qui n’ont de justification qu’en étant publiés. En conclusion, je reprendrai une formule extraite de l’éditorial que rédigeait Christian Goudineau en 1987, il y a presque exactement 30 ans : « Toute transformation constitue un pari. Nous comptons sur nos lecteurs [j’ajouterai : et nos auteurs, ainsi que nos institutions partenaires] pour nous aider à le gagner ».

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