La présence dans cet ouvrage d'un article spécifique à la reconnaissance des femmes au travail tient à l'existence des écarts observés entre les situations des hommes et des femmes. Le philosophe André Comte-Sponville estime que leur origine est double : la première réside dans la nature, c'est-à-dire dans le corps, la seconde dans la culture, c'est-à-dire dans l'éducation. Mais il est très difficile de savoir ce qui, dans la répartition constatée des rôles des hommes et des femmes dans la société en général et dans l'entreprise en particulier, vient du corps ou de l'éducation, des hormones ou de la société, des pulsions ou des conditionnements.... L'ampleur constatée de la domination masculine dans l'espace et le temps s'explique d'abord par la force physique, qui est ordinairement plus grande chez les hommes, ensuite par leur goût pour le pouvoir, la violence, la domination... Les hommes aiment les rapports de force : ils sont faits ou élevées pour cela. La plupart des femmes y sont moins à l'aise, ce qui les dessert souvent. Voyez la politique ou l'économie... Comte-Sponville estime qu' « on peut juger une société à la place qu'elle accorde aux femmes ». Quel jugement pouvons-nous faire alors de notre société en général et de nos organisations en particulier ? La reconnaissance des femmes au sein des entreprises permet-elle de conclure que l'égalité sociale est une réalité ? La première partie de notre développement nous permettra de répondre à cette question. Puis nous tenterons, dans une seconde partie de proposer des actions de reconnaissance des femmes au travail et d'oeuvrer pour le développement d'organisations égalitaristes.