L’article étudie la décision prise par l’UNESCO de retirer le carnaval d’Alost (Belgique) de la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité pour cause d’antisémitisme. En combinant la consultation de la documentation administrative, l’étude des commentaires en ligne sous la forme d’une « netnographie », et l’analyse de sources anthropologiques classiques concernant les carnavals traditionnels, il s’agit d’analyser les problématiques interdépendantes du politiquement correct et de la souveraineté populaire. En expliquant le fonctionnement de la Convention de l’UNESCO sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, il s’agit d’interroger de manière critique quelques enjeux actuels de la patrimonialisation, entre institutionnalisation et populisme.