Abstract
La particularité du temps est de n’être l’objet d’aucun système sensoriel, contrairement aux stimulations lumineuses ou sonores. Quelles sont les opérations cognitives, en dehors de l’horloge interne, qui sont impliquées dans le fait que nous soyons capables de dire qu’une durée est plus courte qu’une autre ? Quelle est la dynamique de ces processus ? Pour le déterminer, nous nous sommes basés sur l’étude du comportement et des potentiels évoqués dans des tâches de discrimination temporelle. Plusieurs objectifs ont été poursuivis. Premièrement, il s’agissait de déterminer les processus, ainsi que leur dynamique, pouvant être mis en évidence dans la manipulation de l’information temporelle. Un deuxième objectif consistait à préciser l’impact du contexte sur le recrutement et la dynamique de ces processus. Un dernier objectif était d’explorer l’effet de la durée présentée et celui de la consigne sur les processus impliqués dans le traitement temporel et sur leur dynamique. Les résultats principaux sont les suivants. Premièrement, des composantes évoquées frontopariétales indexaient la comparaison, la prise de décision, l’attention et la mémoire de travail. Deuxièmement, ces activités étaient modulées par la saillance perceptive. En outre, une durée particulièrement saillante permet de terminer la comparaison avant la fin du stimulus. Troisièmement, le contexte de présentation modulait les activités évoquées associées au moment où la décision est prise. En conclusion, cette thèse met en évidence que les processus à l’œuvre dans la perception temporelle ne sont pas spécifiques au traitement des durées, comme l’attention et la mémoire de travail.