Article
French
ID: <
10670/1.n1461w>
Abstract
Dans son parcours sur la littérature biomédicale, sur les traités de spiritualité et sur les journaux du voyage scientifique du XVIIIe siècle ayant pour objet le tarentisme de l’Italie méridionale, cette contribution tente de reconstruire le tissu de la perception et de la représentation de ce célèbre rituel de possession auprès des savants européens. Il en ressort un cadre anthropologique surprenant. Bien qu’il paraisse aujourd’hui incroyablement moderne dans ses modalités et dans les solutions des observations sur le terrain et parfois dans certaines intuitions interprétatives fulgurantes dans lesquelles apparaît l’attestation d’un phénomène de transe, ce modèle glissera peu de temps après dans la pénombre du renoncement herméneutique, livrant les possédés de la tarentule aux théories positivistes de l’aliénation. Les Illuministes ont, de toute façon, le mérite d’avoir récolté l’antique héritage mystérique du tarentisme et établi le principe de relations comparatives avec le monde afro-asiatique, qui devaient profitablement nourrir l’ethnomusicologie contemporaine et les autres sciences anthropologiques.