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French

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10670/1.nccpiw

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Penser la surdité. L’histoire du sourd de Chartres et l’empirisme des Lumières

Abstract

En 1703, dans l’Histoire de l’Académie royale des sciences, Fontenelle rapporte un petit récit concernant un jeune homme sourd de la ville de Chartres qui aurait soudainement recouvré l’audition : sorte d’analogue de l’adolescent aveugle auquel Cheselden rendit la vue en 1728, le « sourd et muet de Chartres », qui, sans langage, menait une « vie purement animale », viendrait prouver, selon Fontenelle, que « le plus grand fonds des idées des hommes est dans leur commerce réciproque ». Indissociable des enjeux théologiques et métaphysiques qu’elle charrie, cette histoire eut pour effet de hisser la surdité au rang d’objet philosophique. C’est pourquoi nous l’aborderons non pas comme un (simple) moyen susceptible de trancher le problème des rapports langage/pensée, mais comme un prisme révélateur des philosophies de la surdité du siècle des Lumières. Plus précisément, nous voudrions établir la thèse suivante : l’histoire du sourd de Chartres a été l’occasion, pour les philosophes empiristes, de produire le concept de surdité qui seul pouvait conduire à la généralisation de l’instruction des sourds, à savoir celui d’une privation purement circonstancielle et contingente de la raison.

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