Abstract
Il y a un peu plus de trente ans, la découverte de la tombe du Plongeur, datée des environs de 480 av. J.-C., dans une petite nécropole du territoire de Poseidonia, posait avec acuité le problème des représentations archaïques de la mort dans une cité coloniale de Grande Grèce située à la frontière avec le monde étrusco-campanien. Des découvertes plus récentes (tombe des Démons Bleus à Tarquinia ou tombe de « l'oeuf d'Hélène » à Métaponfe) ont porté l'attention sur la diffusion de croyances ésotériques relatives au passage dans l'au-delà dans la seconde moitié du Ve siècle1 avant notre ère. La présence d'un décor figuré peint à l'intérieur de la tombe paestane suggérait une hybridation avec la coutume étrusque des peintures funéraires bien attestée depuis l'époque orientalisante. En revanche, l'apparition des démons accompagnant le motif de la barque de Charon dans la tombe tarquinienne renforçait l'hypothèse, déjà formulée par I. Krauskopf à propos des stèles de Bologne, d'une influence des modèles grecs sur la mise en image des passeurs de l'au-delà étrusques. C'est ce que confirme aussi le témoignage de Pausanias sur deux représentations de démons dans la peinture grecque du Ve siècle.