Thesis
French
ID: <
10670/1.ny570h>
Abstract
La théorie de la défense sociale s’est développée à la fin du XIXe siècle à partir des travaux des écoles italienne et française d’anthropologie criminelle. La recherche de l’étiologie des comportements déviants, et particulièrement des comportements criminels devait conduire à remplacer certains concepts de base du droit pénal tels que crime, culpabilité et châtiment, par d’autres qui tiendraient compte de la dangerosité d’individus coupables d’actes délictueux. L’objectif était de remplacer les sanctions pénales indifférenciées, par des mesures plus personnalisées, censées améliorer la sécurité publique. Dans l’entre-deux-guerres, l’anthropologie criminelle céda la place à la prophylaxie criminelle, imaginée par le psychiatre Édouard Toulouse. Les membres de son réseau déployèrent une intense activité, mais deux sujets étaient paradoxalement négligés sans leurs investigations : le bagne colonial et les bagnes d'enfants. Le public était pourtant très choqué par les révélations d’Albert Londres après son enquête au bagne colonial de Cayenne. Presque simultanément, éclatait le scandale des bagnes d’enfants, également orchestré par des journalistes et des association philanthropiques. La thèse vise à mieux comprendre l’échec de la prophylaxie criminelle, qui a disparu à la veille de la seconde guerre mondiale, alors même qu’étaient prononcés l’arrêt de mort du bagne de Cayenne, pour des raisons en fait plus économiques qu’humanitaires, et l’emplacement des bagnes d’enfants par l’éducation surveillée. En étudiant les riches débats sur la politique pénale dans l'entre-deux-guerres, elle met aussi en lumière l’engagement de protagonistes injustement méconnus à ce jour.