Abstract
Dans l’œuvre du missionnaire et ethnologue Francis Aupiais, les deux corpus filmiques dits Le Dahomey chrétien et Le Dahomey religieux, réalisés en 1930, documentent respectivement l’existence d’un monde « païen » ancien et d’un monde « nouveau » en cours de christianisation. Au lieu de dissimuler les interactions entre les deux Dahomey, une telle coupure exprime des apories et des syncrétismes significatifs d’un processus d’évangélisation confronté à la vivacité des cultes vodun. À travers une lecture unitaire des deux corpus, l’analyse des contenus des scènes filmées par Aupiais et son cadreur Frédéric Gadmer entend apporter une contribution à la problématique historique et anthropologique de la « conversion africaine ».