Abstract
Les événements de Hongrie d'octobre et de novembre 1956 soulèvent l'indignation d'une grande partie de l'opinion publique française. La vague d'émotion et de colère prend des proportions inédites en Alsace qui se trouve en première ligne dans l'accueil des réfugiés dont de nombreux convois transitent par la capitale alsacienne. Les 7 et 8 novembre 1956, Strasbourg est en effet le théâtre d'importantes manifestations qui dégénèrent et qui se retournent contre les locaux du Parti communiste et de la CGT, ainsi que les domiciles privés de quelques-uns de leurs dirigeants. Mis gravement en difficulté, le PCF et la CGT ne parviennent pas, malgré leurs efforts, à dissiper le sentiment d'hostilité et de réprobation générale à leur égard dans un département qui, il est vrai, reste rétif à leur influence et se montre très sensible au contexte international.