La réalité virtuelle est passée depuis une vingtaine d’année du monde académique et industriel aux secteurs ludiques et grand public mettant ainsi au premier plan la notion d’immersion. L’avènement des digital natives dans l’espace marchand, la généralisation d’un matériel accessible et facile à utiliser, la disponibilité d’applications simples à prendre en main créent un contexte favorable à la diffusion rapide de contenus dits immersifs. Cette diffusion rapide et l’emballement qu’il suscite doit, soit nous interroger sur l’hypothèse d’un changement de paradigme concernant les questions de narration, de représentation et d’immersion, soit au contraire, au développement d’une nouvelle itération, d’une continuité des théories et pratiques. Il s’agit dès lors, soit de consolider les connaissances autour des paradigmes en cours, soit de détecter ou d’esquisser ceux qui renouvelleront les pratiques actuelles. L’approche proposée ici est celle de la topologie. L’immersion, en effet, définit plusieurs espaces qu’il s’agit de caractériser et de comparer. Le premier espace est celui classiquement du récit auquel répond celui du réel. Mais cette partition ne décrit pas les spécifités et la nature de chacun d’eux, la façon dont ils s’articulent et communiquent, comment ils sont conçus et vécus. Pour tenter de répondre, il convient d’investiguer la question de l’immersion par ses dispositifs et de déterminer par ceux-ci ce qu’il y a de commun ou de différentiant. Cela suppose le postulat fort que le contenant qualifie le contenu, que les conditions et circonstances de diffusion de message, ici l’illusion immersive, sont aussi importantes que le message lui-même. Cette investigation devrait donner quelques éléments pour apprécier l’apport des technologies numériques aux récits immersifs.

Virtual reality has shifted over the last 20 years from the academic and industrial world to the playful and general public sectors, thus putting the concept of immersion at the forefront. The advent of digital natives in the marketplace, the widespread use of accessible and easy-to-use material, the availability of easy-to-take applications create a favourable environment for the rapid dissemination of so-called immersive content. This rapid dissemination and the upsurge it creates must either consider the possibility of a paradigm shift in the questions of narrative, representation and immersion, or, on the contrary, the development of a new iteration and continuity of theories and practices. This means either consolidating knowledge around the current paradigms, or identifying or sketching those who will renew current practices. The approach proposed here is topology. Immersion, in fact, defines a number of spaces which must be characterised and compared. The first space is the classic space of the narrative to which the real one responds. However, this division does not describe the specialities and nature of each of them, how they articulate and communicate, how they are designed and experienced. In order to try to answer, it is necessary to investigate the question of immersion by its devices and to determine by them what is common or different. This presupposes the strong assumption that the container qualifies the content, that the conditions and circumstances in which a message is disseminated, here immersive illusion, are as important as the message itself. This investigation should provide some insights into the contribution of digital technologies to immersive narratives.

Abstract