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Thesis

French

ID: <

10670/1.q2poeh

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Administrer les forêts du roi au Moyen Âge : le negotium forestarum en Normandie capétienne (1204-1328)

Abstract

En 1346, Philippe VI de Valois promulgua l’ordonnance de Brunoy. Ce long document visait à réorganiser l’administration forestière du royaume afin de tirer des forêts un meilleur profit et d’en assurer une gestion durable et rationnelle. Pendant longtemps, les historiens y ont vu la première expression d’une politique forestière de la part des souverains français, les véritables fondements de la foresterie française. En réalité, les politiques de Philippe VI sont tributaires de près d’un siècle et demi de règlementations progressivement développées sous les derniers Capétiens directs. C’est à partir du règne de Philippe Auguste, et plus spécifiquement avec la conquête de la Normandie en 1204, que les souverains français s’intéressèrent de plus près aux ressources forestières de leur domaine. Dès le début du XIIIe siècle, les riches forêts royales de Normandie furent administrées selon un régime toujours plus strict visant à limiter l’accès aux usagers et à garantir un rendement fiscal optimal. La forêt servait alors un rôle complexe. Outre son apport fiscal, elle jouait un rôle essentiel dans l’économie rurale, tout en constituant un espace sur lequel s’exerçait la justice, le pouvoir et la générosité des princes médiévaux. L’étude des sources administratives du long XIIIe siècle, s’étendant du règne de Philippe Auguste à celui de Charles IV, permet de brosser un portrait plus complet de la formation d’une première politique forestière française. Celle-ci s’articule autour de la création d’une administration dirigée par un corps d’officiers spécialisés, les maîtres des Eaux et Forêts, et de l’élaboration d’un corpus de règlementations visant, sous l’auspice d’une politique du « bien commun », à maintenir un équilibre entre conservation, utilisation et exploitation. Loin d’être le lieu de solitude dépeint dans la littérature médiévale, la forêt normande, siège des tractations entre l’ancienne coutume et le droit royal naissant, était plutôt un espace borné, délimité et rationalisé selon cet ensemble de règlementations et de limitations, et constituait un lieu de contact, voire de conflit, entre les usagers et le pouvoir royal.

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