Abstract
La dimension métaréflexive de Goya à Bordeaux (1999), exhibée tout au long du biopic, permet d'interpréter l'oeuvre de Carlos Saura comme une réflexion sur la création artistique, ou comme une tentative de retracer l'évolution des arts, continûment animée par un renouvellement transmédiatique, à travers la trajectoire du « précurseur de la modernité ». Derrière la figure de Goya, placé à la charnière entre l'art « classique » et l'art moderne, émerge l'image de Carlos Saura lui-même, en train d'observer sa propre création dans le miroir du peintre. C'est ce transfert qui conduit le plus sûrement sur le chemin de l'intermédialité, la modernité de l'esthétique goyesque annonçant cette « image en mouvement » propre au médium filmique, incitant par là-même à repenser l'archéologie du cinéma. Mots-clefs : Francisco Goya, Carlos Saura, Goya à Bordeaux, biopic, métaréflexivité, mise en abyme, intermédialité, histoire de la peinture, archéologie des arts, transferts médiatiques, modernité