Marseille est depuis plus de dix ans une ville en chantier dans laquelle sont conduits des travaux de requalification du centre‐ville, incluant une intervention sur le bâti mais aussi sur la mobilité avec la volonté affichée de réguler la circulation automobile. Un des enjeux de cette requalification urbaine est d’attirer une population nouvelle tant en termes de futurs résidents que de futurs visiteurs. La ville tente d’améliorer la qualité et le confort du centre‐ville : la prise en compte du piéton devient un élément incontournable de la qualité urbaine et une attention particulière est consacrée aux espaces publics. Cet article montre, dans un premier temps, que les programmations réalisées et en cours, tant en matière de requalification d’espaces publics qu’en matière de réorganisation des déplacements, sont guidées par un objectif de redynamisation du centre‐ville et d’amélioration de son image. Cette redynamisation est avant tout d’ordre économique et particulièrement centrée sur le développement commercial. Aussi, la ville a‐t‐elle tendance à se focaliser sur les populations actives et consommatrices au détriment des populations résidentes. Dans un second temps, l'article met en évidence que la marche est envisagée comme un flux et non comme un mode de vie. Une marche dynamique, utile, qui laisse peu de place à la flânerie est privilégiée. L’étude du Cours Belsunce, espace de l’hypercentre marseillais, montre à quel point un espace public conçu pour la promenade et la pause, voit sa fonction initiale détournée au profit du transit.