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Les orientalistes, conseillers du prince colonial ? Expertise savante et « politique musulmane » aux Indes Néerlandaises (c. 1880-1920)
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Abstract

`titrebRésumé`/titrebDès les années 1880, les pionniers de l’ethnologie et de l’islamologie jouent un rôle-clef dans l’élaboration d’une nouvelle grammaire idéologique du projet impérial néerlandais. Ils sont en effet intégrés, au titre de « conseillers », dans les circuits de la prise de décision coloniale. L’université de Leyde devient l’un des hauts-lieux de la formation des fonctionnaires coloniaux des Indes Orientales. C. Snouck Hurgronje y dispense des cours d’« Indologie » dans lesquels il développe une vision spécifique des processus d’islamisation de Java : pour lui, l’islam n’a jamais vraiment « fait souche » dans le terreau mystique, « hindou-bouddhiste », de la société javanaise, et reste donc une religion « superficielle ». À compter de la naissance officielle, en 1901, de la « Politique coloniale éthique » – qui entend accélérer la « réforme morale » de la pratique coloniale et promouvoir le « bien-être de l’Indigène » –, la vision orientaliste de l’islam insulindien s’impose comme discours de justification d’une politique visant à mettre fin à la montée en puissance des grandes organisations réformistes musulmanes, qui, comme la Sarekat Islam, évoluent vers la mobilisation anticoloniale. De façon consciente ou à leur corps défendant, de nombreux orientalistes renforcent alors une vision aristocratique et « non-musulmane » de Java, qui servira de point d’étai aux tentatives autoritaires post-coloniales de disqualification des paroles politiques populaires.

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