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French

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10670/1.tycs7h

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Après la destruction. Trajectoires d’élites arméniennes dans l’entre-deux-guerres

Abstract

Qui se penche sur les élites de la diaspora arménienne doit d’abord faire le constat des pertes irrémédiables survenues durant le génocide de 1915-1916. Significativement, un intellectuel de Constantinople s’est attelé, dès son propre retour de déportation fin 1918, à dresser la liste des principales personnalités arméniennes assassinées, rassemblant des centaines de noms d’écrivains, journalistes, professeurs, hommes politiques et religieux, commerçants et autres acteurs de la vie économique. Il faudra donc partir de la discontinuité causée par leur brutale absence, pour observer, à travers le cas spécifique des élites, comment un groupe national se recompose.L’histoire de ces recompositions s’est jouée depuis la scène particulière de l’exil. À l’issue de la Première Guerre mondiale, en effet, dans le grand fracas migratoire causé par la chute des empires multinationaux, environ 700 000 Arméniens perdent le droit de vivre en Turquie, jeune État-nation fondé sur un principe d’homogénéisation ethno-confessionnelle. Une partie d’entre eux prend le chemin de la France, qui ouvre largement ses frontières au début des années 1920 et donne également asile aux réfugiés russes antibolcheviques. Russes et Juifs de Russie, Ukrainiens, Géorgiens, Arméniens de Russie et Arméniens de Turquie, Grecs d’Asie mineure…, tous doivent repenser leurs appartenances dans le cadre républicain que leur propose la France. Dans ce mouvement, la « fabrique communautaire » (Mathieu Grenet) n’a rien d’évident, comme le suggère le cas spécifique des élites arméniennes originaires de l’Empire russe. Peu nombreuses mais davantage préservées que celles de l’ancien Empire ottoman, elles participent tantôt de la vie communautaire russe, fidèles à leurs sociabilités passées, tantôt de la vie communautaire arménienne, sensibles à la cause nationale et soucieuses de prendre part à l’édification de la « Grande diaspora ». Elites impériales, élites nationales, élites diasporiques, leurs trajectoires suivent des lignes plus complexes que l’on croit et ne tranchent pas toujours entre la diversité des vocations collectives.

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