À l’issu de quatre ans de négociation de paix, le gouvernement colombien et les FARC-EP ont signé un important accord de paix en 2016, représentant une lueur d’espoir pour ce pays déchiré par la violence depuis plusieurs décennies. À ce jour, ce processus d'accord de paix est considéré comme étant le plus inclusif, créant ainsi un précédent mondial vers l'inclusion et la participation politique des groupes historiquement marginalisés, en particulier les femmes et les peuples autoch-tones. Les parties impliqués dans les négociations y ont développé des stratégies et des techniques innovantes qui ont contribué à éclaircir les débats sur la sécurité, les droits de la personne, la con-solidation de la paix ainsi que le droit international aux niveaux régional et mondial. Toutefois, une recrudescence de la violence, particulièrement dirigée vers les dirigeants sociaux et défenseurs des droits de la personne, démontre que ces gains ne semblent pas être suffisants pour assurer une réelle consolidation durable de la paix en Colombie. Non seulement l’accord de paix est fragilisé quotidiennement par des défis multi factoriels, mais il semble également y avoir des problèmes au niveau de l’incorporation de la société civile et de ses leaders dans les efforts nationaux pour la mise en oeuvre des accords de paix. Par le biais d’une analyse approfondie de la conjoncture cri-tique devant laquelle le gouvernement colombien doit se positionner afin de résoudre son dilemme, nous constaterons que, malgré les efforts remarquables déployés pour conclure un accord de paix, sa mise en oeuvre efficace est un processus complexe qui exige une inclusion accrue des intérêts et une participation active des acteurs locaux, ainsi que leur protection et sécurité, tout en étant soutenu par des acteurs étatiques et internationaux.