Thesis
French
ID: <
10670/1.vl0suy>
Abstract
L'intériorité se redéfinissant par l'expérience de la maladie somatique chronique et de ses thérapeutiques, une des formes de travail psychique que nous nous proposons d'étudier est celui de l'hypocondrie. Après avoir proposé l’hypothèse générale d’un travail de l’hypocondrie-signal d’alarme, nous avons affiné trois hypothèses : face à la mort, le travail de l’hypocondrie permet de lutter pour la vie ; face aux traumatismes, le travail de l’hypocondrie permet une surveillance de l’état traumatique et une défense contre l’état traumatique ; enfin, face à l’innommable et le non figurable de la mort, le travail de l’hypocondrie permet un travail de figurabilité et du négatif. Cinq cas cliniques de psychothérapies de sujets en insuffisance rénale chronique d’origine héréditaire, pendant leurs temps d’hémodialyse, se situent aux sources de ces réflexions. Cette clinique nous a conduits à discuter du travail de l’hypocondrie chez l’insuffisant rénal chronique hémodialysé en lien aux traumatismes cumulatifs, aux deuils infinis et aux figures de cruauté, telles que la sur-vivance, le vampirisme, l’hématophilie, l’identification cadavérique et l’introjection cannibalique. Nous avons ensuite interrogé la question du mythe transgénérationnel et des scènes primitives notamment lorsque la maladie était d’origine génétique et héréditaire. Cette discussion nous a amené à rappeler la recherche d’un corps pour rêver en lien à la réserve de l’incréable. Ce travail de rêve des plaintes, du corps et de l’hypocondrie permet une resexualisation des images crues du corps malade somatiquement, chroniquement voire génétiquement et héréditairement. Il leur (re)donne de la chair, une chair psychique. Ainsi ce travail psychique favorise une ré-animation, une ré-humanisation, et une ré-objectalisation du sujet par ce retour à un travail de mentalisation, jusqu’à l’auto-scopie du soi-cadavre, il re-substantifique le sujet.