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Thesis

French

ID: <

10670/1.w4mg62

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La transmission et l’assimilation des savoirs médicaux liés à la pratique de l’acuponcture et de la moxibustion au Japon (via la Chine et la Corée) et en Europe à l’époque pré-moderne (XVIe siècle - XIXe siècle)

Abstract

À partir de la fin du XVIe siècle, l’acuponcture connut un renouveau au Japon sous l’impulsion de Manase Dôsan (1507-1594) et la mise en place de nouvelles écoles d’acuponcture qui commencèrent à se détacher de la tradition chinoise. Ils représentaient deux tendances qui n’étaient pas nécessairement antinomiques — à savoir d’un côté, une fidélité aux savoirs chinois, et de l’autre côté, l’apparition de nouvelles techniques et théories indigènes — et qui se retrouvèrent tout au long de la période d’Edo (1603-1858). Le développement de l’imprimerie et les stratégies de vulgarisation et de diffusion du savoir médical sino-japonais adoptées par de nombreux médecins lettrés à cette époque favorisèrent par ailleurs la circulation des connaissances. Ainsi, aux traités de médecine importés de Chine ou de Corée, s’ajoutaient leurs rééditions japonaises commentées ou non, les traités de médecine sino-japonaise écrits en chinois classique (avec ou sans signes de lecture) ou en langue vernaculaire et les traités de vulgarisation. Ces livres véhiculaient un savoir issu de différentes traditions, chinoise, coréenne, ou indigène, faisant du Japon pré-moderne un pays à la confluence des savoirs médicaux. Le XVIe et le XVIIe siècles correspondaient aussi à l’arrivée des puissances européennes et aux premières descriptions européennes de l’acuponcture et de la moxibustion, deux pratiques thérapeutiques qui continuèrent d’intéresser les médecins européens en poste à Dejima tout au long de l’époque d’Edo et plus généralement ceux en Europe qui avaient accès à leurs descriptions. Notre travail s’inscrit dans la problématique de la circulation des savoirs en Asie orientale et entre l’Asie orientale et l’Europe. Circulation des savoirs qu’il faut non seulement entendre au sens de transmission et de diffusion des savoirs et des savoir-faire, mais aussi en considérant l’impact de ces savoirs sur le pays récepteur. Nous analysons ainsi la nature des transformations qui se sont opérées au cours des processus de transmission, la manière dont les savoirs ont été compris et décrits par ceux qui ont pu les observer directement et la manière dont ils ont été assimilés par des individus d’un milieu différent de celui dans lequel ils ont été produits. La dynamique médicale de l’époque est restituée par une analyse combinée de la théorie et de la pratique clinique. Ce travail met notamment en lumière l’indissociabilité de la production des savoirs et de leur circulation en montrant comment une pratique se construit à partir des textes transmis. Notre approche méthodologique quantitative et qualitative des sources primaires laisse aussi apparaître le rôle limité de la mobilité humaine dans la transmission des savoirs liés à la pratique de l’acuponcture entre la Chine, la Corée et le Japon. Plus généralement, elle rend compte d’une transmission systématique de tout un système médical de la Chine vers le Japon et d’une transmission parcellaire de ce système du Japon vers l’Europe. L’analyse de la réception de la moxibustion et de l’acuponcture en France à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle révèle enfin l’importance des institutions médicales dans la soudaine popularité de ces thérapies et la manière dont les médecins français se les approprièrent en ne retenant que le terme (moxa et acuponcture) et le principe (combustion directe sur la peau et insertion d’une aiguille dans le corps).

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