La plateforme web Criminocorpus a été ouverte en 2005, à l’initiative d’un collectif de recherche associant historiens, archivistes et documentalistes. L’objectif était de créer un portail de ressources en libre accès sur l’histoire des crimes et des peines ; durant dix années, il fut régulièrement enrichi de contenus et de fonctionnalités nouvelles. En 2016, la refonte complète du site a permis de le transformer pour ouvrir le premier musée numérique sur l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée est composé de cinq rubriques : expositions, visites, bibliothèque, repères et outils. Les 37 expositions sont regroupées par thèmes : « Suspects, accusés, coupables », « Prisons », « Bagnes », « Art et justice », « Peine de mort ». Les visites proposent des parcours multimédia sur la justice : « Chez les experts », « Au tribunal », « En prison ». La bibliothèque est composée de 30 collections constituées d’imprimés, de manuscrits, de documents iconographiques et de vidéos. Les repères proposent des chronologies reliées à des textes juridiques, des corpus législatifs et des synthèses documentaires sur les grandes affaires criminelles. Les outils, enfin, rassemblent des ressources destinées au public des chercheurs : bibliographies, guides des archives judiciaires et pénitentiaires, bases de données de recherche. Les thématiques privilégiées dans le musée numérique (http://criminocorpus.org) sont l’histoire des savoirs criminologiques et l’histoire des lieux de peine que constituent les prisons et les bagnes. La bibliothèque offre une sélection de documents relevant de la littérature grise (rapports administratifs d’activité, corpus d’arrêtés et de règlements, etc.), d’archives commentées et de reproductions numériques réalisées sur des fonds privés. Le musée Criminocorpus constitue ainsi la principale ressource francophone en ligne pour l’histoire de la justice. La plateforme est portée, depuis 2015, par le Centre pour les humanités numériques et l’histoire de la justice. Le CLAMOR est une unité mixte de service CNRS-ministère de la Justice, travaillant en partenariat avec les Archives nationales. L’un des axes de travail du CLAMOR est de développer la dimension participative des bases de données récemment mises en ligne. Ces deux bases reposent sur un même principe de géolocalisation des données. La première porte sur « les complaintes criminelles », diffusées en France entre 1870 et 1940 (https://complaintes.criminocorpus.org), la seconde vise à réaliser un inventaire progressif du patrimoine judiciaire de la France (https://hugo.criminocorpus.org). Mis en ligne en 2017, le projet Hugo concerne à la fois les lieux de jugement et ceux d’exécution des peines : les palais de justice, les prisons mais aussi les camps d’internement, les bagnes portuaires… Toutes les périodes sont concernées et l’appréhension du patrimoine y est entendue au sens large. Il s’agit à la fois de l’architecture du lieu, de son histoire, mais aussi des traces mémorielles sur les pratiques professionnelles et le vécu des personnes.