Thesis
French
ID: <
10670/1.xutkwf>
Abstract
Depuis la fin des années 1990, face aux risques sanitaires multiples associés à l’alimentation, les écoles sont devenues un champ d’intervention privilégié pour sensibiliser les enfants à la « bonne » alimentation. En France, diverses instances publiques se sont associées pour concevoir et diffuser de vastes campagnes info-communicationnelles à l’échelle nationale dont l’un des objectifs consiste à éduquer les enfants à un ensemble de normes et valeurs liées à ce qui est aujourd’hui désigné comme sain. Cette thèse se propose de saisir les enjeux de cette communication publique ainsi que sa circulation d’instance en instance et d’acteur en acteur jusque dans les écoles. Elle s’appuie sur une analyse sémio-pragmatique des dispositifs info-communicationnels et infopédagogiques produits de 2010 à 2015 par les instances publiques, ainsi que sur des observations participantes et des entretiens semi-directifs dans les écoles. Cette enquête fait apparaître deux logiques à l’œuvre. D’une part, traduits en prescriptions, protocoles et missions selon les différentes échelles territoriales et institutionnelles, les messages de santé publique montrent la volonté d’inculquer aux enfants des modèles normatifs afin qu’ils apprennent à diriger par eux-mêmes leurs conduites et celles des autres. D’autre part, ces prescriptions et dispositifs sont adaptés, transformés, réappropriés et détournés de leur objectif premier à chaque étape de leur circulation. À l’origine de ces transformations, les acteurs successifs forment une chaîne dont les derniers maillons sont les enfants.