Abstract
Il existe plusieurs formes et manifestations de l'extrémisme violent, mais il n'existe pas de définition consensuelle de la radicalisation. Concernant les liens entre radicalisation violente et santé mentale, la question de savoir si les sujets radicalisés présentent une psychopathologie spécifique demeure controversée. Le but de cet article est d'examiner dans quelle mesure les discours et les actes produits par ces sujets radicalisés révèlent des troubles de la personnalité. L'étude porte sur 20 sujets qui se définissent comme « musulmans », choisis sur une base aléatoire, à partir de leurs productions écrites et audiovisuelles postées en ligne (sur l'internet et les réseaux sociaux). L'analyse détaillée des productions de ces sujets (échantillon principal) et leur confrontation aux avis des sujets non radicalisés (échantillon de contrôle) ont permis de mettre en évidence des idées obsessionnelles, ainsi que des rituels de comportements obsessifs ou encore compulsifs. Il s'agit de pratiques qui dépassent, par leur fréquence et leur quantité, ce qui est habituellement le cas dans les différents groupes ethniques et religieux d'origine.