Thesis
French
ID: <
10670/1.yahtjt>
Abstract
À la fin du XIXème siècle, la médecine prend en charge de manière prégnante le phénomène homosexuel, à l'aune des découvertes en psychopathologie. Le personnage est non seulement identifié physiquement sur la base d'un certain nombre de critères dits scientifiques, mais plus encore, on dresse sa cartographie mentale. Bien que cette classification des comportements sexuels se fasse dans une intention moins punitive que curative, les pratiques sexuelles minoritaires sont encore stigmatisées. Au niveau juridique, les lois françaises sont réputées clémentes puisque les pratiques homosexuelles ne constituent plus un délit dans le code pénal de 1810. L'usage détourné de l’outrage public aux moeurs permet cependant de contrôler les comportements tandis qu’on observe une recrudescence des procès pour outrage aux moeurs en fin de siècle. Notre travail, qui s'inscrit explicitement dans le cadre des Gender studies et de la Queer theory, est d’abord épistémologique : il vise à analyser la construction d’un savoir sur l’homosexualité dans la seconde moitié du xixème siècle à travers le corpus médical,dont le rôle est souvent considéré comme majeur dans les études, et à travers les corpus juridiques et littéraires, parfois minimisés. Nos analyses relèvent également de l’histoire des représentations : il s’agit de proposer une définition de l’esthétique décadente à laquelle nous intégrons le signifiant homosexuel. Notre propos est enfin d’entrer dans l’étude détaillée des textes par le biais de trois thématiques majeures démontrant l’usage décadent d’une homotextualité : la symbolique des fleurs, la figure de l’androgyne et le mythe de Narcisse.