Les Vues politiques et pratiques sur les travaux publics de France constituent une sorte de manifeste d’ingénieurs saint-simoniens, publié en 1832, date de véritable lancement de la construction ferroviaire en France. En y adjoignant le commentaire qu’en donne Emile Pereire, nous pouvons nous faire une idée du souci d’organisation du territoire qui anime cette famille de pensée, en un moment décisif : l’État doit, pour le moins, présider à la fixation des travaux et peut seul les inscrire dans un système combiné de communications et d’équipements complémentaires. Mais comment ce souci d’aménagement peut-il résister aux difficultés de financement ? Ne vont-elles pas conforter une hiérarchie dont ces textes admettent aussi les raisons économiques, administratives et stratégiques ?