Article
French
ID: <
10670/1.yc404j>
Abstract
La question de la fin des empires passionne les historiens depuis les travaux d’Edward Gibbon sur l’Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain à la fin du XVIIIe siècle jusqu’à l’essai de Jean-Baptiste Duroselle, Tout empire périra. Les effets de surprise demeurent dominants (comment expliquer que des structures aussi puissantes que les empires disparaissent ?) et donnent lieu à des recherches désespérées sur les causes, qui vont de l’idée de complot à des raisons sociétales et structurelles en passant par des approches classiques sur les décideurs, etc. Au-delà de ces métadiscours qui visent souvent à des autolégitimations ultérieures, l’analyse des trajectoires individuelles peut apporter des éclairages intéressants si elle revient aux documents de l’époque. De ce point de vue, le cas d’Edvard Beneš et de son « pari tchécoslovaque » est particulièrement révélateur de la prévisibilité ou non de la chute de l’Empire austro-hongrois.