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French

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10670/1.yjb6ps

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Who is who? Gestion de l'anaphore en interaction exolingue : le cas de francophones apprenant l'anglais

Abstract

Notre étude cherche à caractériser la gestion de l’anaphore dans le système langagier de locuteurs non natifs en contexte d’interaction exolingue (apprenants francophones s’exprimant en anglais avec un interlocuteur anglophone) afin d’en identifier les règles de fonctionnement. En effet, si l’anaphore a pu être décrite dans des productions de différentes natures en particulier en situation d’interaction endolingue (Fox, Cornish), on peut se demander si, dans un contexte exolingue, la gestion de l'anaphore présente des spécificités voire des difficultés pour les apprenants locuteurs en L2.Nous entendons « anaphore » comme étant “a mechanism ensuring the retrieval of salient, already recorded information within the discourse memory, such information must already have been placed there at some point, by some means or other“ (Cornish, 1999 : 26). Pour traiter notre problématique, nous disposons d’un recueil de 32 entretiens effectués après le visionnement de deux extraits de film. L’entretien suscite un compte rendu des extraits visionnés, avec une narration d’un intérêt particulier pour l’étude de l’anaphore, notamment mais non exclusivement à travers les formes pronominales. Celles-ci sont largement représentées (environ 2000 occurrences de she et he) dans le corpus puisque les extraits visionnés font intervenir deux personnages féminins (une mère et sa fille) et deux personnages masculins. Notre analyse permet de distinguer différents cas :-anaphore bien gérée, y compris lors d’un changement de référent ;-rupture de la chaîne anaphorique, créant ainsi une ambiguïté ponctuelle levée par différents moyens (reformulation immédiate ; éléments permettant l’inférence ; connaissances pragmatiques) ; -rupture de la chaîne anaphorique mais l'ambiguïté perdure, le référent étant absent ou mal posé (terme anaphorique ne correspondant pas au référent saillant) ou instable (trop de termes anaphoriques à la suite pour pouvoir retrouver sans ambiguïté le référent correspondant). Ce dernier cas conduit l’interlocuteur anglophone à adopter différentes attitudes : il semble comprendre malgré tout (ce qui évoque un phénomène de « réparation » (Billières et Gaillard 2008)) ; ou bien il demande des précisions ; ou encore l’interlocuteur et l’apprenant poursuivent une conversation parallèle à propos de référents manifestement distincts.Ces résultats feront l’objet d’une discussion portant sur des règles de production qui pourraient être à l'œuvre chez ces apprenants : une de ces règles pourrait provenir de l’identification du locuteur francophone au réalisateur qui filme les extraits du point de vue de l’un des personnages féminins, la fille, créant ainsi un point de vue référentiel privilégié à partir duquel les autres référents sont positionnés ; une autre règle pourrait s’expliquer ainsi : alors que Cornish indique qu’en langue maternelle, il y a mise en saillance du référent anaphorisé maintenu tel par l’anaphore sur un empan variable, certains des locuteurs L2 observés semblent recourir au critère de proximité immédiate du référent dans la linéarité textuelle, même si ce dernier n’a pas préalablement fait l’objet de saillance. La proximité textuelle semblerait alors se substituer à l’échelle d’accessibilité référentielle définie par Ariel (1990). S’appuyer sur la linéarité pourrait correspondre à un traitement cognitif de bas niveau, probablement induit par le statut d’apprenant de L2, comme nous l’avons relevé par ailleurs à propos de l’inférence chez ces mêmes locuteurs (Poussard et al. 2017).

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