Thesis
French
ID: <
10670/1.z1804g>
Abstract
La présente thèse vise à réfléchir sur les actions éducatives qui ont pour but de promouvoir de la « sociabilité démocratique » - l’une des directives de la scolarisation au Brésil - à partir de l’investigation sur les impasses relatives au lien fraternel et de l’affirmation selon laquelle l’école peut être comprise en tant que dispositif sociétal impliqué dans ce que nous appelons « socialisation du narcissisme ». Pour ce faire, deux lignes de travail sont développées. La première, consacrée aux vicissitudes des fratries, part du débat établi entre Einstein et Freud en 1932 sur les « puissantes forces psychologiques » qui agissent dans le sens d’entraver le rêve d’une vie commune moins marquée par la haïne et par la ségrégation. L’objectif ici est de reprendre ce débat et de reconstituer le mythe freudien de l’origine de la culture pour soutenir que l’approfondissement d’une éthique fraternelle exige que nous prenions en compte l’antagonisme insurmontable sur lequel la relation entre semblables est basée. La deuxième ligne de travail cherche à mettre en évidence le caractère nécessaire de la participation du semblable dans le processus de subjectivation de l’être humain. Si dans un premier moment Freud nous a aidé à constituer un cadre de références pour l’interprétation des ambivalences et de la fragilité du lien fraternel, l’objectif maintenant est de montrer comment le conflit du sujet avec son semblable peut être compris à travers l’analyse des processus identificatoires requis dans ce processus de subjectivation. Pour cela, nous faisons recours à l’essai Le stade du miroir, de Lacan, et à quelques écrits de l’écrivaine brésilienne Clarice Lispector.