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French

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2268/236840

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Aux marges des congrès de Westphalie. La diplomatie des secrétaires au risque du perfectionnement des pratiques diplomatiques (1648-1650)

Abstract

À l’occasion de ce colloque, j'ai présenté une étude d’un cas diplomatique spécifique issu des négociations bilatérales entre l’Espagne et la France qui ont lieu au moment de la clôture des congrès de Westphalie et de l’éclatement de la Fronde (1648-1651). J'y ai analysé de manière détaillée une pratique de tractations originale qui, construite dans l’urgence, fait la part belle à l’usage d'agents diplomatiques subalternes par les deux parties. Cette étude permet de nourrir une réflexion sur ce que le nouveau modèle des congrès, incarné alors par ceux de Westphalie, fait aux multiples tactiques diplomatiques inventives, moins réglées et souvent plus anciennes qui ne cessent d’être produites pour tenter d’apporter la paix générales à l’Europe du milieu du XVIIe siècle. Entre les mois d’août 1648 et mai 1650, les principaux plénipotentiaires de Louis XIV et de Philippe IV aux congrès de Westphalie – le duc de Longueville, le comte d’Avaux, Abel Servien, le comte de Peñaranda et Antoine Brun – quittent l’Allemagne l’un après l’autre. Séjournant à Paris ou à Bruxelles, ils bâtissent, à l’initiative des diplomaties vénitienne et pontificale, un nouvel espace de négociations dans la zone de conflit qui sert de frontière mouvante entre les Pays-Bas méridionaux et la France. L’objectif de ces tractations est d’entrainer une rencontre rapide entre Mazarin et le comte de Peñaranda tout en organisant la mise en place d’un nouveau congrès de paix en Artois ou aux Pyrénées. L’affaire, la plus grande de ce temps, celle qui marque la faillite de Westphalie pour nombre de contemporains, échoue. En lieu et place de la rencontre ou du congrès, on assiste plutôt à la mise en place d’une diplomatie par agents subalternes interposés, ceux-ci étant chargés d’aplanir le terrain avant une entrevue au sommet qui n’aura finalement jamais lieu. Prisonnières de la Fronde, les négociations multiplient les retards et la mécompréhension. Chaque prise de position par les parties est avant tout exploitée à des fins de politique intérieure. Tout se passe comme si, dans cette société diplomatique arrivée à une certaine maturité que le dispositif du congrès incarne, la sauvegarde bien réglée de la réputation des États ne supposait plus seulement l’impossibilité de la rencontre des Princes mais également la difficulté de la rencontre de leurs représentants en dehors, justement, du nouvel espace sanctuarisé du congrès. Cette attention prolongée portée à l’usage des agents diplomatiques subalternes lors des négociations diplomatiques entre la France et l’Espagne au milieu du XVIIe siècle me permet de questionner à nouveau frais les bornes fixées pour définir le moment de la maturation de la diplomatie dite moderne. Elle autorise également à montrer que ce perfectionnement tend à entrainer, du moins dans l’immédiat, un appauvrissement des tactiques diplomatiques disponibles pour mener des négociations rapides, fondées sur les conjonctures.

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