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French

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2268/240045

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Giovenale a Bisanzio

Abstract

Après une période d’oubli relatif, Juvénal redevient à la mode à partir du IVe s. Ce sont surtout les auteurs chrétiens qui le citent pour illustrer et critiquer les travers moraux de la société romaine. Le succès de Juvénal fut très important entre la fin du IVe et le VIe siècle. Il est lu en Italie, Gaule, Espagne et Afrique. Son succès n’est pas moindre en Orient. Juvénal est très présent chez Jean le Lydien, préfet du prétoire d’Orient sous Justinien, qui le cite dans son traité De magistratibus. Jean Malalas, qui étudia le droit à Antioche, parle de l’exil de Juvénal, qui aurait été puni pour avoir attaqué le danseur Paris, amant de Domitien. On trouve aussi des traces de connaissance du Juvénal dans le traité περὶ πολιτικῆς ἐπιστήμης connu par un palimpseste du Vatican (Vat. Gr. 1298) et attribué à Menas Patricius, magister officiorum de Justinien. Cet auteur attribue faussement à Juvénal un vers de Perse, ce qui montre que les deux poètes circulaient conjointement en Orient comme en Occident. On observe une présence très forte de Juvénal dans l’Ars de Priscien, professeur de latin à Constantinople. Les vers de Juvénal lui servent à illustrer des règles grammaticales au même titre que des passages d’auteurs plus classiques comme Virgile, Salluste, Cicéron et Térence. L’influence de Juvénal se fait aussi sentir sur des auteurs d’origine grecque écrivant en latin. Claudien d’Alexandrie trouve en Juvénal un modèle pour les invectives qu’il écrit contre Eutrope. L’africain Corippe, qui vint à Constantinople à la fin du règne de Justinien, se souvient régulièrement de Juvénal dans son épopée intitulée Ioannis (De bellis Libycis) célèbre la conquête byzantine de l’Afrique vandale. La preuve la plus tangible de la présence de Juvénal en Orient et de son étude dans les milieux hellénophones vient du fragment d’Antinoë, publié par C.H. Roberts (1935). L’écriture utilisée est l’onciale juridique de type B-R, une écriture répandue dans les chancelleries pour la rédaction les manuscrits juridiques, spécialement durant le règne de Justinien. Le fragment d’Antinoë est un témoin direct de l’activité de copie et de commentaire de textes d’auteurs latins à Constantinople. Il présente des accents et des marques de quantité ajoutés par une seconde main ainsi que des annotations marginales et interlinéaires en grec et en latin dues à d’autres mains (Roberts distingue 5 mains différentes). Le fragment de Juvénal provenant d’Antinoopolis est représentatif d’un lectorat hellénophone intéressé par la littérature latine durant la période byzantine à un niveau avancé.

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