Conference
French
ID: <
2268/265126>
Abstract
Dans son Traité succinct de l’art involontaire, Gilles Clément repère et photographie les installations éphémères d’un art de situation qui intègre l’aléatoire et les artifices. Les milieux du Tiers-paysage (friches, délaissés urbains, etc.) lui permettent de tracer les contours d’un art hasardeux qui ne porte pas signature. Cet art presque « ruiniste » ne se limite cependant pas à la « spontanéité » d’une nature qui reprendrait ses droits sur des milieux abimés par les activités industrielles. Notre lecture de l’art involontaire cherchera à sortir de l’opposition trop frontale entre nature et ville, pour reconsidérer le caractère politique des négociations incessantes qui se trament entre les occupants des milieux urbains. On tentera de défaire l’idéologie du « brut » dans les analyses du paysage urbain. Le fantasme du spontané, du furtif, du non calculé ou du sauvage, l’imaginaire d’un art involontaire « sans statut » et « sans discours », ne reconduisent-ils pas sinon au « champ brut de nature » ?