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Lutte des classes pendant l’épidémie. Le pouvoir des salarié·e·s comme réponse à la crise ?

Abstract

National audience Depuis la fin de l’année 2019, l’épidémie de coronavirus s’est muée en pandémie mondiale. Initiée dans la province de Hubei, elle s’est répandue en quelques semaines dans la plupart des pays de la planète. Au 9 avril 2020, un million et demi de personnes sont officiellement infectées – certaines estimations jugent la proportion décuplée – tandis que 100 000 personnes en sont décédées. Près de 3 milliards d’individus connaissent une situation de confinement, afin de ralentir la diffusion de l’épidémie et d’éviter la saturation des services hospitaliers.Dans ce contexte de crise, nombre d’analystes pointent les erreurs d’appréciation initiales, sur fond d’impréparation structurelle et d’ajustements budgétaires (Marichalar, 2020 ; Torny, 2020). L’épisode des masques – présentés comme inefficaces par le gouvernement français dans un premier temps avant d’être considérés comme indispensables – témoigne avec acuité des contradictions et évolutions du discours public.La cristallisation autour de l’action gouvernementale, symbolisée par le rite quotidien de la conférence de presse télévisée sur l’évolution de l’épidémie, ne doit pour autant pas occulter les conduites et les initiatives issues d’autres acteurs du monde social. Comme l’illustre le suivi hebdomadaire de la DARES, le marché du travail est profondément affecté par le confinement : depuis la seconde semaine d’avril 2020, plus de 6 millions de salariés sont concernés par des demandes de chômage partiel, essentiellement au sein de TPE-PME [très petites entreprises, petites et moyennes entreprises].Sous l’effet de cette mesure et des risques provoqués par l’épidémie, les clivages qui structurent le monde du travail semblent s’exacerber. Alors que la France sort de l’un des conflits professionnels les plus longs de son histoire, succédant lui-même à l’épisode inédit des Gilets jaunes, une nouvelle séquence de tensions sociales traverse les entreprises et les marchés.Elles sont peu audibles, car les capacités collectives d’organisation sont limitées par les risques pandémiques et que les collectifs salariés sont largement atomisés par le chômage partiel, le télétravail et les ruptures de contrat. Mais comment ces tensions sont-elles structurées et qui opposent-elles ? Sont-elles susceptibles d’exercer un effet au-delà de la crise sanitaire ?Si les données sont encore rares et parcellaires, certaines révèlent les conflits importants qui animent le salariat aujourd’hui et prennent une ampleur et une visibilité inédite à l’occasion de la crise. En plus de souligner l’échec de politiques publiques de « rationalisation » de la santé et de réduction des coûts, elles révèlent aussi l’étendue et la faillite d’un modèle économique centré sur des logiques de profit « désencastrées » d’autres réalités économiques et sociales (Polanyi, 1983), comme ici la santé publique.À côté des conflits capital-travail autour de la production de l’équipement sanitaire et de la caractérisation des dangers professionnels, cette crise met au jour une réalité du monde du travail moins connue du grand public : la « conscience salariale » de travailleurs et de syndicalistes, soucieux de concilier leur santé, une production économique viable et des objectifs d’intérêt général. En ce sens, elle constitue un observatoire des pratiques différenciées entre entreprises, selon le degré de démocratie sociale exercée.

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