National audience La question du genre n’est pas un objet nouveau pour les politiques publiques. Nombre de villes, de régions ont mis en place des dispositifs d’égalité femmes-hommes. Ce dossier a été porté en France surtout par des élues engagées dans des collectifs féministes, dans des luttes sociales ou environnementales. Au Québec, il a été porté par des associations féministes, et, plus récemment, par des élues issues de cette mouvance ou sensibilisées à la cause. D’un côté et de l’autre de l’Atlantiques, ces actrices ont été confrontées à nombre de résistances et d’embûches avant d’obtenir une certaine visibilité de cette dimension. L’objectif principal de l’article est d’identifier les résistances à l’intégration du genre comme catégorie d’action locale. Ces dernières sont souvent renforcées par un discours sexiste produit par les décideurs associant la question de l’égalité femmes-hommes à « des commérages féministes ». Ce contexte questionne l’ « éthique » politique et la sexuation de cette éthique dans la prise en charge publique de l’égalité femmes-hommes à différentes échelles de territoire. L’analyse comparée du parcours de militantes en France (Grenoble) et au Québec (Gatineau), dévoile les ressorts de la production des mécanismes sexistes en place dans la construction des territoires contemporains.