Article
French
ID: <
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Abstract
La déclaration de repentir ou la première arme idéologique anticommuniste des gouvernements grecs qui détruisait moralement à jamais le suspect et sa famille.L’article situe d’abord le contexte historique de la déclaration de repentir, arme de propagande et expression de l’anticommunisme, largement employée par les régimes grecs avant, pendant et après la guerre civile. Il étudie le discours de la déclaration, ses soubassements idéologiques, son fonctionnement, son impact sur la subjectivité des signataires ainsi que son incidence sur la vie politique et sociale. Il analyse les textes de loi successifs qui refusent aux prisonniers politiques la reconnaissance de leur statut et institutionnalisent la déclaration de repentir comme seule alternative à l’emprisonnement et à la déportation. Les prisonniers doivent choisir entre la persévérance dans leur « erreur idéologique » et le rejet de leur action politique ou militaire contre l’occupant nazi, les milices collaborationnistes et l’armée gouvernementale. Il analyse comment la déclaration détruit moralement le prisonnier, lui enlève son identité, son visage social, un pan entier de son histoire et surtout sa dignité, et comment elle peut entraîner une transformation complète du signataire, contraint d’adopter l’idéologie de ses ennemis. Enfin, la propagande gouvernementale sur ces déclarations scelle l’exclusion de la gauche du paysage politique du pays.