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Beyrouth après l’explosion du 4 août à la lumière des reconstructions précédentes

Abstract

Les destructions du 4 août 2020 à Beyrouth et les débats et initiatives de reconstruction des bâtiments et quartiers affectés s’inscrivent dans une histoire de destructions et de reconstructions qui remontent à la guerre civile, aux années d’après-guerre avec la réhabilitation du centre-ville par Solidere ou à la reconstruction de la banlieue sud de Beyrouth en 2006. Ces événements fournissent un cadre de comparaison qui s’impose aux acteurs et aux habitants. D’autres exemples de reconstruction, dans les villes et villages du Liban-Sud, dans le camp de Nahr el-Bared au nord du Liban, tout comme les politiques de destruction et de reconstruction en Syrie, en Irak ou au Yémen, posent, quant à eux, les cadres d’analyse des chercheurs qui veulent faire sens de la situation présente. Malgré ces comparaisons, il faut souligner d’emblée que les destructions du 4 août résultent non de combats mais d’un accident industriel. Cette origine accidentelle est toutefois replacée par de nombreux observateurs dans une continuité de négligences coupables de la part de la classe dirigeante et de l’élite économique à l’encontre de la population et revêt ainsi une dimension politique. Malgré ces différences de contexte et d’enjeux, le propos de cette communication est d’affirmer l’intérêt de cette comparaison temporelle entre plusieurs séquences de reconstruction, notamment parce que les expériences précédentes ont durablement structuré la manière de fabriquer les politiques urbaines au Liban. Mais aussi parce que certains acteurs, notamment contestataires, utilisent les leçons de ces épisodes pour appeler à un changement des modes d’action. En ce sens, la reconstruction permet d’observer des recompositions de l’État au Liban, entre continuités et mutations. La situation actuelle d’apparente déliquescence, sur fond de crise financière, de COVID et d’impasse politique ne doit pas occulter une réflexion sur la manière dont les institutions, les instruments et in fine les logiques d’acteurs structurent la manière dont cette reconstruction est abordée. Cette analyse mettra en avant trois critères de comparaison entre les moments de destructions/reconstructions évoqués. D’abord, la nature, l’intensité et la temporalité des destructions et de leurs effets sociaux. Ensuite, les enjeux politiques des choix de reconstruction, en particulier dans leur articulation avec les questions de peuplement : dans quelle mesure une politique de reconstruction vise-t-elle à prolonger, ou à corriger, des rapports de force politiques et sociaux déjà en cours ? Enfin, cette contribution s’attache aussi aux transformations dans les cultures urbanistiques, c’est-à-dire aux articulations changeantes entre ethos professionnels des urbanistes et institutions des politiques urbaines, en s’intéressant notamment aux débats publics qui permettent de comprendre les points de clivages et les évolutions.

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