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http://hdl.handle.net/20.500.12162/1381

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La greffe du sentiment d’efficacité personnelle en didactique. Pour l’école du XXIème siècle

Abstract

L'enseignant ne se contente plus aujourd'hui de transmettre le contenu disciplinaire de sa matière et d'éduquer les élèves ; l'objectif commun est de les amener progressivement vers une autonomie et une gestion du monde qui les entoure. La complexification de la société a fait que, quelle que soit la formation, on leur demande de sortir avec certes des compétences spécifiques, mais aussi des compétences linguistiques, relationnelles, sociales, technologiques, etc. L'enseignant les prépare alors à affronter l'hétérogénéité des attentes du monde universitaire ou professionnel. Lui-même ne peut pas se contenter d'avoir des compétences uniquement dans sa matière et sa didactique doit devenir plurielle pour un grand nombre d'apprenants. Les problèmes à gérer ou à résoudre sont aujourd'hui beaucoup trop difficiles pour se limiter à l'expérience ou à l'intuition, mais l'enseignant peut et doit s'appuyer sur une compétence professionnelle complexe et hétérogène. Il est censé se baser sur des données théoriques qu'il peut évaluer lui-même empiriquement. Avoir une palette de ressources à sa disposition permet d'adapter une ou plusieurs solutions à chaque situation particulière. La profession de l'enseignant implique également une rigueur continue sur le plan didactique : dans la rédaction d'un curriculum, durant les cours avec le recalibrage, par l'auto-évaluation de l'apprentissage. La didactique doit donc être riche et complexe et elle ne peut plus se limiter à une seule méthode. C'est pourquoi nous proposons aujourd'hui de greffer un concept psychologique, le sentiment d'efficacité personnelle (SEP), sur la didactique. Le père fondateur de la théorie du sentiment d'efficacité personnelle est le psychologue canadien Albert Bandura (Pajares, 2006) qui publia, après des années de recherche, une véritable bible à l'intérieur de laquelle il définit le concept et ses processus (Bandura, 1997) tout en fournissant des applications concrètes dans de nombreux domaines (l'éducation, l'économie, la politique, la santé, le sport, etc.). Le SEP désigne la croyance que possède un individu de ses compétences pour atteindre un but. Ce n'est donc pas une évaluation de la compétence, mais de ce que l'apprenant pense en faire pour réaliser une performance. Le SEP se construit par le truchement de 4 sources : les expériences actives de maîtrise, les expériences vicariantes, la persuasion verbale et les états physiologiques et émotionnels. Il n'a pas une action directe sur le comportement humain, mais il passe par 4 processus médiateurs : les processus cognitifs, motivationnels, émotionnels et de sélection. Ces passages intermédiaires permettent à l'individu de se fixer un but qui doit répondre à un certain nombre de critères. En classe, ces critères peuvent être envisagés comme ligne de conduite pour maintenir et faire croître la motivation. Il s'agira alors d'expliquer synthétiquement le concept théorique tout en le contextualisant, par le truchement de nombreux exemples, dans les pratiques quotidiennes des salles de classe. Pourquoi introduire le SEP en didactique ? Tout d'abord, les professeurs doivent rendre des comptes à différents acteurs de la société (employeur, parents et élèves) qui attendent une formation plutôt scientifique qu'identitaire. Le développement de la personnalité est pourtant aujourd'hui fondamental à l'école. Mais, il y a un programme inscrit dans une durée temporelle, de septembre à juin, qu'il faut respecter. L'intérêt d'organiser son curriculum en pensant au développement du SEP est qu'il n'est nullement modifié. C'est la réalisation des tâches, en revanche, qui va être repensée. La greffe de l'auto-efficacité en didactique a des répercussions aussi bien sur le versant pédagogique que didactique : le climat de classe, la relation éducative, la manière d'enseigner, d'apprendre, l'évaluation... Le rôle du professeur n'est pas uniquement de poser la séquence didactique et ses grandes lignes, mais il doit alors amener l'élève à se percevoir compétent. Évaluer le SEP offre également une nouvelle forme d'évaluation formative qui permet de réguler l'apprentissage. Le questionnaire d'un élève, qui ne se perçoit pas prêt à affronter une tâche spécifique étudiée en classe, implique qu'il n'est pas encore prêt à passer à l'évaluation sommative. Plusieurs exemples de questionnaires seront d'ailleurs brièvement montrer.

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